Documento do MPLA sobre assassinatos do GRAE

Cota
0091.000.023
Tipologia
Texto de Análise
Impressão
Policopiado
Suporte
Papel Comum
Autor
Comité Director do MPLA
Data
1967 (estimada)
Idioma
Conservação
Razoável
Imagens
4
Acesso
Público
*[Carimbado: COMITÉ DIRECTOR - M.P.L.A.]

*[Manuscrito por Lúcio Lara: Un bilan odieux]

AU LIEU DE COMBATTRE LES PORTUGAIS HOLDEN UTILISE LE TERRITOIRE DU CONGO KINSHASA POUR ENLEVER ET ASSASSINER DES PATRIOTES VERITABLES


Au moment où la lutte de libération du Peuple Angolais atteint son plus haut niveau, depuis 1961, grâce à la détermination du MPLA, le groupe Holden voulant se donner une apparence d’activité “patriotique”, intensifie les enlèvements et les assassinats des militants du MPLA et d’autres patriotes angolais.

Pour ces manœuvres, dont bénéficient les colonialistes portugais, Holden et son groupe profitent de la liberté qui lui accorde le CONGO-KINSHASA. Évitant de répondre à ces provocations fratricides, le MPLA avait le souci de ne pas dénaturer la lutte de notre peuple et de ne pas causer des difficultés au peuple frère du CONGO-KINSHASA, qui avait si fraternellement reçu les réfugiés angolais.

Cependant cette situation ne peut plus continuer. Le sang des patriotes tombés exige la cessation immédiate et définitive de ce sabotage délibéré du développement de notre lutte.

Ce qui suit prétend éclairer les responsables africains sur l’impossibilité pour le MPLA de ne plus tolérer ces crimes du prétendu ‘grae’.
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1. En octobre 1961 un groupe armé du MPLA qui portait du secours aux populations de la région DEMBOS fut massacré par les bandes holdenistes aux environs de Fuesse. Vingt et un patriotes y ont trouvé la mort: Tomas FERREIRA (Commandant); Daniel CASTRO; Manuel GUIMARAES; João GOMES; Rui MELO; Domingos FRANCISCO; Sebastião GOMES; João DOMINGOS; Joaquim FRANCISCO; Jacinto MAHUMBA; Almeida MIGUEL; Agusto MARINGO; António BASTOS; José GOMES; Mendes VALADA; Domingos MIGUEL; Lueia DUNGO; João SIMÃO; MIGUEL; João MATEUS.

2. En 1962 Marcos KASSANGA, chef d’état-major de l’UPA dénonça dans une conférence de presse l’assassinat de plus de 8.000 angolais, par ses propres militants. Les victimes étaient en général des membres du MPLA, des gens ne parlant pas le kikongo, des instituteurs, des pasteurs protestants, des prêtres catholiques, des étudiantes, des métis, tous désireux de lutter contre la domination coloniale portugaise.

3. Encore en 1962, les groupes armés de l’UPA ont assassiné leur commandant-en-chef, João Baptista TRAVES PEREIRA, suspect de sympathie pour le MPLA.

4. Le 26 mars 1963, trois militants du MPLA - António AMBROSIO, António MUBEMBA et Jacinto MANUEL - furent écroués à la prison de Louzoumu, sous l’instigation de l’UPA.

5. En avril 1963 un détachement de guérilla du MPLA en route pour NAMBUANGONGO, tombe dans une embuscade montée par les bandes de l’UPA, au bord du fleuve Loge. Treize patriotes - Gonçalo LUIS, Luis PEREIRA, Kabando KATOTO, Domingos DA SILVA, Pascoal MUBAU, João GONÇALVES, João MAHINGA, Miranda ASSUREIRA, Pedro FRANCISCO, José SEBASTIÃO, António João, Sebastião CORREIA et BERNARDO - y ont trouvé la mort.

6. Miranda MARCELINO, membre du Comité directeur du MPLA, et Manuel MORAIS, furent enlevés à Kifuta (Angola) en avril 1963, leur courage seule leur permettant d’échapper à un assassinat ignoble.

7. Presque à la même date quatre autres membres du MPLA - Manuel JOÃO, José CRISTIANO, CORREIA et Bastos VICENTE - étaient aussi enlevés, tandis qu’un groupe d’étudiants boursiers du MPLA, venant de l’Angola pour la République Démocratique du Congo, furent assassinés aux bords du fleuve Loge, quand ils se préparaient pour le traverser.

8. Daniel CHIPENDA et António CONDESSE, membres du Comité directeur du MPLA, furent arbitrairement arrêtés par les autorités congolaises, à Kinshasa, le 22 novembre 1963, sous l’instigation de Holden.

9. Début 1964 c’étaient le tour de trois autres militants du MPLA - João NEKONGO, Manuel MORAIS et Adriano CARLOS - d’être enlevés à Kinshasa et transférés au camp de concentration à KINKUZU. Les deux premiers s’y trouvent toujours, le dernier fut assassiné le mois de novembre 1967, après presque trois ans de réclusion.

10. Mars 1964, à Kicangassala, huit militants du MPLA dont Miranda SEBASTIÃO (président du Comité régional de Quibaxe (Angola), José de CASTRO, João AUGUSTO, Andrade KADIMUKA et Gomes ANDRE, furent enlevés, torturée, réussissant après à s’échapper.

11. Juillet 1964, vingt-trois militants, dont les responsables Domingos ANTÓNIO, Conceição BERNARDO (pasteur) et Pascoal VANDUNEN (pasteur), tombèrent aussi aux mains des bandes de l’UPA.

12. Dans une embuscade tendue le 28 septembre 1964 par les mêmes hordes, une colonne de vingt-cinq membres du MPLA fut assassinée. En voici les victimes et leurs âges: Antonio PASCOAL (19 ans), Gonçalves PANZO (20), João LANDO (25), Paulo KIMANGA (35), Sebastiao MAMPA (âge inconnue), Mlle. Nzumba KIMBUCO (16), João NETO (23), António TONGA (24), Fernando LULENDA (27), António LOENGO (39), Eduardo ANTÓNIO (16), Sebastiao MALUNGO (27), Afonso NGULO (43), Lombo CAMUBEKE (48), Moniz TUNGUILO (39), André MONIZ (12) et deux vieillards.

13. Les agissements criminels des agents de Holden s’étend à la région du Katanga. Jouant la corruption, les agents sautent par-dessus les autorités du Congo pour se livrer aux enlèvements et raffles habituels. Entre 1965 et 1966 cinquante cinq patriotes angolais en furent victimes, et parmi les rescapés la plupart sont parties en Zambie. Il s’agissait de Gama GIL, Job JOSÉ, GONDA Amisi, Frederica SOTO, Marcos STEPHANE, Chiquete ANTONIO, Campos ALVES, Elias HOSSI, António PEDRO, Bangui EDUARDO, Agostinho SAMALANGUE, Augusto TITO, Manuel ANTONIO, Vasco AZEVEDO, João BAPTISTA, Antonio TOMAZ, Victor KUFA, Martinho CHIVANDA, Augusto KALALA, César GOI, Jonatão SAMBAZA, Domingos CHICO, Gabriel SIMON, Adolfo AUGUSTO, Alice FANDILIA, Mauricio CHIKOME,
Costa MUENAKONGO, Antunes KAVIMBI, Francisco SUATE, José DOMINGOS, Paulo KASSONGO, César NOGUEIRA, Simão KAPAPELO, Jeronimo SANTOS, Pedro GIMBI, António SUKUAKECHE, Estevão ISSAC, Agostinho KATACO, Emilio GIMBI, Mafike SIMEME, Chikala AUGUSTO, Zamba SOZINHO, Albino BERNARDO, Eduardo SALUHILI, Jaime SAZIMBI, João ANTÓNIO, MUNIZ, Rosário ELAMBA, Elumba ADELINO, Manuel António, MBOMKO, XICO, Sicato AMERICO, Campos ALVES et Antonio CHICANGO.

14. Ce ne fut que la présence des forces armées du MPLA permît, en novembre 1966, la libération des onze militants suivants, tombés depuis longtemps aux mains de l’UPA, à Kinguenge: José KITETENGUE, Almeida PEREIRA, (président du Comité d’action local), Pascal MUSSUNDA, Domingos EGAS, Paulino KANGA, João MBAXI, Kizembe CONGO, Nganga HANGE, Sebastião PEREIRA, Sala MUGINGA et Mlle. CLEMENTINA.

15. Février 1966, toujours à Kinguenge, cinq militants du MPLA dont Joaquim PAULO (responsable) furent enlevés, et disparurent.

16. A la même époque, dans la région de Zala, onze militants du MPLA furent enlevés et torturés. C’étaient José CARVALHO, Teixeira DEMBO, Armando PAULO, Alberto MUGINGA, Almeida PAULO, Ervedosa BERNARDO, Joaquim PEREIRA, Lopes KASSULE, Gonga SIRI et Antonio KASSULE.

17. Le 19 mai 1966 un odieux massacre pratiqué à Kamuna (Congo-Kinshasa) par la même bande sur 32 patriotes de NAMBUANGONGO, dont il ne reste qu’un survivant, a provoqué la colère des autorités de la province de Congo-Central qui ont dû intervenir. Un procès, mystérieusement classé avec des photos montrant les mutilations rappelant Buchenwald, fut même ouvert. Un des enquêteurs fou de rage devant ce spectacle sanglant abattit sur le champ un des comparses de ce carnage...

18. Août 1966 nouvel enlèvement au Congo Central et transfert à Kinkuzu d’un groupe où se trouvaient deux activistes du MPLA - João PASCAL et Fernando MIRANDA.

19. Il s’en suivit, en septembre 1966, l’enlèvement à Kinshasa d’au moins 4 activistes du MPLA - Simão NELUMBA, Augusto AZEVEDO, Eduardo KIANO et Paulo NETO - séquestrés aussi à Kinkuzu et menacés de mort.

20. Le mois de novembre 1966, parmi une douzaine de militants du MPLA, enlevés à Kinshasa, se trouvaient le commandant João Gonçalves BENEDITO (membre du bureau politique du MPLA) et José Miguel BUTA, séquestrés aussi à Kinkuzu et menacés de mort.

21. Vers Noël 1966, un des responsables du MPLA séquestrés à Kinkuzu - Adriano Carlos - fut liquidé avec un groupe de trois angolais.

22. Le mois de janvier 1967 ces bandes criminelles sortirent du territoire du Congo-Kinshasa aux trousses d’un escadron du MPLA qui regagnait les bases du district du Cuanza-nord. L’embuscade qu’elles montèrent fut cependant détruite par nos forces.

23. Le 16 février 1967, quarante militants du MPLA venus en mission de combat furent interceptés par les bandes stationnés à KAMUNA (Congo-Kinshasa), se libérant à grand peine des vexations et tortures dont ils furent l’objet.

24. Le 28 février ce fut le tour de trois responsables José PASCOAL, Aleixo PASCOAL et Salvador FRANCISCO qui, à Songololo dispensaient des secours aux réfugiés angolais et aux populations congolaises de la région. Le premier est disparu et les autres se trouvent séquestrés à KINKUZU.

25. Le 2 mars une vingtaine de militants du MPLA venant de l’intérieur, en mission, parmi lesquels CINQ JEUNES FILLES responsables de l’Organisation de la Femme Angolaise (OMA) - Mlles. Deolinda RODRIGUES, Engracia dos SANTOS, Irene COHEN, Lucrécia PAIM et Teresa AFONSO - ainsi que Oliveira RAMOS, Gomes MIRANDA, Simão MAJOR, João NETO, Manuel GASPAR, furent enlevés et portés disparus.

26. Le 4 mars, à Lubumbashi, le sinistre PETTERSON avec la complicité d’un lieutenant congolais, enleva quatre individus les emmenant au siège de l’UPA à Kinshasa, où ils sent arrivés en état comateux: il s’agit de Estevão ISAAC (militant du MPLA), Carlos LENDEMA (étudiant), SULLIVANI Jean et le cap-verdien César NOGUEIRA.

Ces rafles et ces enlèvements continuels se succèdent sans arrêt et il est impossible de les détecter tous. Ce document n’en fait état que de ceux sur lesquels on possède des renseignements précis.

En dénonçant ces crimes avec autant de détails le MPLA entend avertir les responsables africains de l’impossibilité où il se trouve d’éviter plus longtemps le déchainement de la colère de tous les patriotes angolais. Les conséquences retarderaient la lutte de libération de notre peuple, avec le correspondant renforcement des positions de l’armée colonialiste. Le système défensif de l’Afrique australe, lui-même, en serait victime.

C’est pourquoi le MPLA confie que les sages de l’Afrique interviennent auprès du gouvernement de la République démocratique du Congo, pour qu’il neutralise définitivement les agissements lèse-patrie des bandes de HOLDEN.

Le MPLA saura, quant à lui, prendre ses responsabilités.

«Un bilan odieux - au lieu de combattre les portugais, Holden utilize le territoire du Congo Kinshasa pour enlever et assassiner des patriotes véritables», documento do Comité Director do MPLA denunciando assassinatos do GRAE no Congo-Kinshasa. Tem o carimbo da delegação permanente na Argélia (Brazzaville).

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